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Ruwen OGIEN

Compatibilisme-imcompatibilisme : Est-il possible de concilier ce que nous savons du comportement des humains, soumis, comme tout ce qui appartient au monde naturel, à des forces qui leur échappent, et notre tendance à les juger comme s’ils étaient libres et responsables de leurs aces ? Comment faisons-nous pour rendre compatibles ces deux idées contradictoires : nous sommes libres et en même temps soumis au déterminisme de la nature ? […] (1)



Doctrine du double effet : cette doctrine morale, dont on attribue la mise en forme à Thomas d’Aquin, désigne deux effets, l’un bon et l’autre mauvais, d’une action qui, prise en elle-même, est bonne, ou ni bonne ni mauvaise. […] (2)



[…] Les récits parfaitement cohérents et systématiquement faux ne manquent pas (rapports d’espions, contes de fées, etc.). La méthode dite de l’ « équilibre réfléchi », qu’on doit à John Rawls, procède par ajustement réciproque des jugements spontanés de personnes rationnelles et raisonnables et des réflexions sur les grands principes politiques ou moraux. Elle est cohérentiste. Elle hérite donc des avantages, mais aussi des inconvénients de cette conception de la justification des idées morales. (3)



Ni conséquentialiste utilitariste, ni déontologique. (Ça va être difficile de se positionner, mais avec quelques litres d’encre on devrait finir par trouver un consensus.) Les conséquentialistes les plus fameux sont les utilitaristes. Pour ces derniers, le bien, c’est le plaisir, et ce qu’il faut faire, c’est produire le plus de plaisir et le moins de peine pour le plus grand nombre. Mais on peut être conséquentialiste sans être utilitariste. Il suffit de ne pas réduire le bien au plaisir. » (4)



Magnifique morceau de conclusion:


« Si la morale de base est pauvre, minimale, il faudra accomplir un travail social considérable pour nous transformer en moralisateurs intolérants à l’égard des styles de vie différents du nôtre, toujours tenté de mettre notre nez dans les affaires des autres.

Si notre morale de base est riche, maximale, il faudra accomplir un travail social considérable pour faire de nous des libéraux tolérants à l’égard des styles de vie différents du nôtre, et respectueux de l’intimité des autres. » (5)


(1) Ruwen OGIEN, L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine, 2011, Grasset, p.309.

(2) Ibid. page 310.

(3) Ibid. page 313.

(4) Ibid. page 27.

(5) Ibid. page 305.




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