Le pragmatisme est certainement le mouvement philosophique le plus mal connu, non parce qu'on n'en sait rien, mais parce qu'on s'en est fait, une fois pour toutes, une idée fausse qui avait pour elle la vraisemblance et la caution du plus célèbre des pragmatistes américains, James : le pragmatisme serait une philosophie d'hommes d'action pour laquelle tout ce qui est vrai est utile et tout ce qui est utile est vrai. On comprendra donc d'autant mieux le pragmatisme qu'on saura ce qu'il n'est pas. Avec Peirce, qui en énonça le principe, avec James et Dewey, ce mouvement américain, injustement critiqué par les Européens comme soutien d'une économie et d'une culture déterminées, est en fait une philosophie de la science, dont la rationalité substitue au doute de type cartésien les questions concrètes du savant et qui fonde par là une théorie expérimentale de la signification. Il se présente aussi comme une philosophie de la démocratie, faisant des méthodes de mise à l'épreuve et de vérification qui caractérisent l'esprit de laboratoire le modèle même de la tâche politique. (1)
« Les idées ne sont pas vraies ou fausses. Elles sont ou non utiles. » *
*Telle est la thèse centrale que défend William James (1842-1910), dans une brochure datée de 1907, titrée tout simplement Le Pragmatisme, et qui fera grand bruit.
(1) Source : www.universalis.fr, consulté le 03/02/19.
Crédit photo : Tela Luna
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