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Autotélisme

Dernière mise à jour : 9 févr. 2019

L'autotélisme chez la personne:


Lorsque qu’une personne est capable d’affronter la vie avec un enthousiasme tel qu’elle s’implique dans ce qu’elle fait avec une grande ferveur, on peut dire d’elle que c’est une personnalité autotélique. « Autotélique » est un mot composé de deux racines grecques : autos (soi-même) et telos (but). Une activité est autotélique lorsqu’elle est entreprise sans autre but qu’elle-même. Bien sûr, personne n’est à cent pour cent autotélique car nous sommes tous obligés, par nécessité ou par devoir, de faire des choses qui ne nous plaisent pas. Mais on peut établir une gradation entre les gens qui n’ont presque jamais l’impression de se faire plaisir et ceux qui considèrent presque tout ce qu’ils font comme important et valable en soi. C’est à ces derniers que s’applique le terme autotélique. (1)


L’individu autotélique n’a pas un grand besoin de possessions, de distractions, de confort de pouvoir ou de célébrité, car presque tout ce qu’il fait l’enrichit intérieurement. (1)


Son intérêt n’est pas purement passif ni contemplatif. Il a attitude joyeuse de curiosité ; il implique un désir de comprendre, une volonté de résoudre un problème. On pourrait parler d’un intérêt désintéressé. (2)


« Les personnes autotéliques marient une saine fierté de leur individualité et un intérêt authentique à l’endroit d’autrui. » (2)


L'autotélisme artistique :


L'autotélisme désigne en arts le fait d'avoir soi-même pour but, en parlant d'un objet artistique. Il s'applique en général à certains textes littéraires : on parle de l'autotélisme d'un poème, on dit qu'un texte est autotélique, pour dire qu'il renvoie plus ou moins implicitement à sa propre création voire à la création littéraire en général (et non qu'il renvoie à lui-même, ce qui n'est qu'une mise en abyme). L'autotélisme est un phénomène important en littérature, notamment en littérature française, et surtout en poésie.


Tout poème est à ce moment une création qui n'a d'autre but que lui-même, il est implicitement autotélique, d'où une impuissance herméneutique face au texte (cf. l’indécidabillité de nombreux poèmes de Rimbaud) : l’intterprétation, si profonde soit-elle, ne peut en révéler toute la richesse.C'est ce qu'explique René CHAR d'une manière tellement précise : (3)


« L'observation et les commentaires d'un poème peuvent être profonds, singuliers, brillants ou vraisemblables,

ils ne peuvent éviter de réduire à une signification et à un projet un phénomène qui n'a d'autre raison que d'être. » (4)


Ce qui explique le caractère d'expérience existentielle que revêtira désormais la poésie selon BLANCHOT :


« Comprendre un poème n'est pas accéder à une pseudo-signification, mais coïncider avec son mode d'existence. » (5)



(1) Mihaly Csikszentmihalyi, Mieux vivre : en maîtrisant votre énergie psychique, Éditions Robert Laffont, 2005, p.149.

(2) Mihaly Csikszentmihalyi, Vivre : la psychologie du bonheur, Éditions Robert Laffont, 2004, p.106 et 112.

(3) Extrait source Wikipédia FR, consulté le 08/02/19.

(4) René Char, préface aux Poésies, Une saison en enfer, Les Illuminations de Rimbaud, nrf, Gallimard, 1956.

(5) Maurice BLANCHOT, Faux-pas, nrf, Gallimard, 1943.




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